J'ai regardé avec attention votre émission concernant la maltraitance et les abus sexuels, j'ai également lu la lettre ouverte que vous a adressée Olivier Maurel et j'ai compris alors pourquoi je ressentais un sentiment d'incompréhension et de colère en moi à la suite de l'émission.

      En effet, à aucun moment il n'a été évoqué la responsabilité des parents dans les divers témoignages. Bien au contraire, il y eut même une certaine agitation pour dire et insister sur le fait que 95% des enfants maltraités ne répèteraient pas à l'âge adulte et seraient même d'excellents parents, comme pour se rassurer.

      Pourtant il est évident, comme le démontre Olivier Maurel, que cette information appliquée à l'ensemble de la population est fausse.

      De plus, la majorité des psy confirmeront, tout comme Madame Porchy (juge d'instruction invitée à l'émission) l'a fait remarquer, qu'il est nécessaire de prendre conscience de ce que l'on a vécu pour pouvoir rompre avec ce que l'on a vécu, avec cet héritage transgénérationnel. Cela tend à montrer que ce n'est pas si simple et si magique que cela. La maltraitance et les abus ne disparaissent pas d'une génération à l'autre s'ils ne sont pas reconnus et entendus.

      Combien de personnes adultes maltraitées et abusées dans leur enfance n'ont pu être reconnues et entendues à ce jour?

      Que penser alors de notre société, qui par l'intermédiaire des médias, préfère se rassurer avec une fausse information plutôt que d'entendre la réalité telle qu'elle est, aussi douloureuse soit-elle et d'agir en conséquence?

      Aussi, je rejoins Olivier Maurel en vous demandant s'il vous plaît, de ne plus participer à ce vaste déni entretenu par de telles informations. C'est uniquement en reconnaissant et en entendant la douloureuse réalité que nous pourrons nous libérer de la violence.

      Patricia Lacombe